CAC 40 : Les salaires des hauts dirigeants s’alignent sur les performances de l’indice
La rémunération des dirigeants englobe un large éventail de pratiques et est donc influencée par de nombreux facteurs. En effet, leur salaire est variable et basé sur des objectifs financiers, sociétaux et environnementaux qui peuvent être directement impactés favorablement ou non par les performances des sociétés du CAC 40.
Les facteurs influençant la rémunération des dirigeants
Les PDG représentent le plus petit pourcentage d’employés dans une organisation, mais aussi le plus important. Leur rémunération se compose d’un salaire de base, de primes à court et à long terme, d’avantages sociaux et d’avantages accessoires. Selon une étude publiée par le cabinet de conseil Proxinvest, le salaire moyen des dirigeants des entreprises du CAC 40 a augmenté de 12% en 2018 pour atteindre 5,7 millions d’euros.
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Pour comprendre les facteurs influençant les salaires des grands PDG français, il est important de se tourner vers les performances du CAC 40. Le CAC 40 est influencé par trois principaux facteurs : les turbulences économiques, les crises imprévues et les changements politiques. Lorsque les économies mondiale et française se portent bien, les actions du CAC 40 se retrouvent généralement en hausse. Ce fût par exemple le cas au moment du boom technologique de 1999. Logiquement, les salaires des PDG avaient augmenté considérablement durant cette période considérée comme l’une des plus prolifiques dans l’histoire. En revanche, lors de la récente crise du Covid-19, l’indice a réalisé des performances désastreuses. En six mois, 8 des 40 plus grandes entreprises françaises ont procédé à des changements de leadership. Cela a également amené certains patrons du CAC 40 à renoncer à une partie de leur rémunération pour l’année 2020. Les sommes concernées varient énormément d’une société à l’autre. Le PDG d’Engie a ainsi abandonné 15 % de son salaire de base pour une période de deux mois, ce qui représente moins de 50 000 € ; le PDG de Kering a renoncé à un quart de son salaire de base pour neuf mois et à la totalité de son bonus pour l’année 2019 qui aurait été versé en 2020, soit environ 4 millions d’euros. Le PDG de LVMH a quant à lui renoncé à environ 2,5 millions d’euros pour 2020.
La satisfaction des actionnaires au coeur de la stratégie de rémunération
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Les gros salaires des PDG du CAC40 sont étroitement liés aux généreux dividendes versés aux actionnaires. Pour Bernard Charlès et François-Henri Pinault, respectivement PDG de Dassault Systèmes et Kering, ces attributions d’actions représentaient plus de 80% de leur rémunération. Trois entreprises, cependant, ne versent pas actuellement de primes en actions à leurs PDG : Atos, en raison du passage de témoin en cours ; et Hermès et Bouygues, car leurs PDG sont déjà des actionnaires dominants. Cette stratégie garantit aux actionnaires que les hauts chefs d’entreprises placeront toujours leurs intérêts au premier plan.
Pour l’exercice 2019, un PDG d’une entreprise du CAC 40 touchera en moyenne 543 236 euros de dividendes, soit 30 fois plus que le revenu annuel d’un salarié au SMIC, en plus de son salaire officiel de 5,49 millions d’euros en moyenne.
Ces salaires astronomiques sont souvent le résultat de performances exceptionnelles du CAC 40. Cependant, il convient de noter que dans d’autres situations, ces performances se retrouvent parfois en chute libre et entraînent la suspension des dividendes ou la suppression des bonus.